la robustesse

Selon Olivier Hamant, biologiste :

La robustesse, que je définis comme le maintien de la stabilité du système malgré les fluctuations. C’est ce mot qui va déterminer le progrès au XXIe siècle, confronté à de fortes instabilités. Dans un monde turbulent, nous devrons basculer de la performance (une voie étroite et rigide) vers la robustesse (une voie large construisant l’adaptabilité). Ne soyons pas naïfs. Avec les guerres, les lobbies, les politiques court-termistes, nos biais cognitifs… cela prendra du temps. Une chose à ne pas oublier : ce monde-là inclura nécessairement la robustesse sociale, reposant sur le partage et la coopération entre les citoyens. Pour moi, la robustesse est le bon compas, celui qui doit nous guider.


La performance. La performance est la somme de l’efficacité (atteindre son objectif) et de l’efficience (avec le moins de moyens possibles). Généralement vue comme quelque chose de très positif, elle est pourtant très réductionniste par construction et elle devient contreproductive aujourd’hui : elle cause un burn-out des humains et des écosystèmes. La performance, c’est l’absence de « jeu » (dans les rouages pour qu’ils restent adaptables) et trop de « je » (l’absence de vue systémique et à long terme). Elle s’oppose à la robustesse qui, elle, ménage des marges de manœuvre et mobilise le groupe pour assurer la survie des individus. 


Cours public 2021 - Résilience des vivants, par Olivier Hamant
Être ce roseau qui ploie mais qui ne rompt pas… O. Hamant